«Pour accepter le froid, il faut avoir en soi quelque chose qui est de l’ordre de la confiance. En soi, en l’autre, dans le lien avec la nature. Cette confiance vient de la connexion.»
Marie-José Piantino del Molino, philosphe-thérapeute
“Je viendrai en été, je déteste avoir froid”
Chaque fois que j’entends cette phrase, je suis un peu perplexe. Si l’on est bien habillé, on n’a pas froid, voilà ma première pensée. Mais est-on vraiment en train de parler de vêtements? Il est assez assez simple de nos jours de se procurer des vêtements assez chauds pour passer une journée en extérieur par temps froid. Alors de quoi sommes-nous en train de parler réellement ? De peur et de déconnexion. La dernière réflexion de cette amie, parlant de mes ateliers de cuisine en nature, m’a donné envie de vous écrire ce billet.
Avons-nous peur de notre côté sauvage ?
“Je ne vois pas pourquoi je devrais m’infliger cette expérience désagréable. Lorsqu’il fait froid, je n’ai qu’une envie: rentrer chez moi et me cacher. Je pourrais passer l’hiver sans mettre le nez dehors! ” Oh là là… J’ai pensé à cette phrase d’un homme-médecine Lakota (une tribu autochtone américaine du groupe ethnique sioux):
“Je crois que les Blancs ont tellement peur du monde qu’ils ont créé qu’ils ne veulent pas le voir, pas l’éprouver par leurs sens, pas en connaître l’odeur, ni en entendre parler. La pluie ou la neige sur le visage, le vent glacial qui cingle, puis la fumée d’un bon feu pour se réchauffer- voilà qui fait se sentir vraiment vivant, mais de cela, vous ne voulez plus”.
La peur du froid de cette amie m’a donné envie de tenter une petite expérience: aller visiter la Givrine. Pour ceux d’entre-nous qui ne connaissons pas bien la Suisse, je m’explique: la Givrine est appelée la Sibérie de la Suisse. Le micro-climat local rend la région glaciale. A chaque fois qu’une vague de froid arrive, le thermomètre y descend à des moins 30 degrés, et j’avais très envie de découvrir comment réagira mon corps à ce genre de froid intense. Comment allait se comporter mon côté sauvage? Allais-je avoir peur de la nature, d’un accident, envie de rebrousser chemin?
La magie du froid et du lien
La magie du froid a opéré quasi instantanément. Tout d’abord, il y a ce lien qui se crée automatiquement avec les autres amateurs du froid: on ne vient pas ici par hasard, ni simplement pour boire un verre quelque part. On vient pour l’expérience du froid. Les sourires, les “bonjour” sont spontanés, sincères, et même un peu entendus: toi aussi, tu sais ? Se sentir en lien avec d’autres humains fait du bien.
Et puis, au bout de quelques minutes, il y a cet ajustement. A la température bien sûr, mais aussi au lieu. Au chant du vent, au silence de la neige, à la lumière enveloppante et diffuse. Mes oreilles, mes yeux et mon coeur se sont ouverts. J’ai respiré plus profondément, et ce sourire intérieur que l’on expérimente parfois en méditation s’est soudain dessiné à l’intérieur de moi. Ressentir en soi la vibration du monde est une expérience particulièrement gratifiante, qui apporte une joie absolue à qui veut bien tenter l’expérience.
Bien sûr, j’étais bien habillée. Et j’avais avec moi du thé chaud et quelque chose à manger. J’ai juste regretté de ne pas avoir décidé d’allumer un feu. Je suis rentrée fatiguée et heureuse. J’avais expérimenté la relation: un cercle, dans lequel se rejoignent les éléments, les humains et la terre, dans une même respiration. J’ai aussi expérimenté la confiance: mon corps et mon esprit sont parfaitement au point pour maîtriser le froid. J’ai pu non pas affronter le froid, mais en profiter pour en retirer de la force intérieure.
Si vous aussi, vous avez envie de découvrir la puissance de la relation, d’apprendre à parler avec la nature en cuisinant sur un feu de camp, rejoignez-moi pour un prochain événement. Le feu , la forêt et moi, on vous attend.
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I am going to embrace the cold. A fantastic blog and very well written.
Thank you so much for the lovely comment! I’m sure you will be a great cold lover!