« Apprendre à travailler avec le feu est l’histoire d’une vie. C’est aujourd’hui une extension de mes mains, de mon âme, de mon aura.»
Francis Mallmann, cuisinier argentin
“Mais où est passé mon feu?”
Drôle de phrase, n’est-ce pas ? Et une question tellement intéressante. C’est Yvette qui l’a prononcée lors de notre expérience de cuisine sur feu de camp du mois d’octobre. Elle ne l’a pas prononcée par hasard. Elle cherchait vraiment son feu. Parce que c’est l’un des rituels que vous allez expérimenter : allumer votre feu grâce à vos mains, un bout de métal et quelques brindilles bien sèches. Et ce sera vraiment magique… ce feu sera votre connection personnelle à votre âme, et personne d’autre que vous ne saura ce que vous vous êtes dit à ce moment-là.
Un rituel indispensable: inviter le feu à la fête
Le feu est un être qui aime les choses simples et joyeuses. Mais c’est aussi un farceur, qui peut facilement vous rendre chèvre. Il faut apprendre à discuter avec lui. Pour commencer, il faut l’inviter à venir vous tenir compagnie.
Vous avez sûrement déjà vécu ce moment: vous avez invité des amis à vous rejoindre autour d’un feu, pour une grillade. Vous avez préparé des salades, choisi le vin et le plat de résistance attend d’être cuit. Il ne reste qu’une chose à faire: allumer le feu. Vous essayez, essayez, mais rien ne se passe. Vous ajoutez des allume-feu, soufflez et …rien. Vous commencez à avoir très faim, et surtout, à vous énerver. La fête risque d’être ratée, tout ça à cause de cette tête de mule de feu.
Pourquoi croyez-vous que l’on parfois tant de mal à faire démarrer un feu? J’ai envie de vous répondre que c’est parce que nous l’avons vexé. Le feu n’est pas un simple serviteur, résigné à nous rendre service dès que nous avons besoin de lui. Le feu se considère comme un aide précieux, une sorte de co-organisateur de votre fête. Il a envie de faire connaissance, connaître le menu, découvrir vos invités. Il se demande quelle est votre humeur du jour, et quels sont vos besoins: doit-il vous réchauffer, vous aider à mitonner un ragoût ou griller la perfection quelque met délicieux? Êtes-vous détendu et heureux, ou avez-vous besoin d’être rassuré et réconforté ? Il ne vous viendrait pas à l’idée de tenir à l’écart des confidences un bon ami n’est-ce pas ? Et bien, considérez le feu comme votre partenaire.
Allumer le feu: apprendre à entendre un appel venu de loin
Pour vous aider à faire connaissance avec le feu, j’ai ma petite technique. Je prépare une belle bûche pour chacun. J’y ajoute un allume-feu manuel, un petit bout de coton et quelques brindilles bien sèches. Chaque jolie rencontre mérite quelques efforts, n’est-ce pas? Il ne vous viendrait pas à l’idée d’arriver à un rendez-vous sans vous êtes un minimum pomponné. Vous allez donc allumer ce feu avec vos mains. Oubliez les allume-feu qui puent, et même les allumettes. On a dit une rencontre, pas une virée au Mc Do.
Je ne vous dis pas que ce sera facile. Que vous y arriverez du premier coup. Mais je peux vous assurer d’une chose. C’est un rituel magique. Lorsque l’étincelle jaillit, que le coton s’enflamme, le feu vient vous saluer. Ajoutez quelques brindilles, nourrissez-le et.. souriez! Le feu est un ami qui vient de loin. Vous venez de faire une rencontre qui dépasse l’espace et le temps. Cela mérite quelques efforts, un peu de patience et un peu de bonnes manières. Une fois devenu votre ami, le feu ne vous lâchera pas. Il vous transmettra sa force, un peu de sa puissance et vous donnera confiance. En vous bien sûr. Mais aussi en la vie.
Une expérience à transformer en amitié
Une fois tous les petits feux personnels confortablement installés, nous allons les rassembler en un grand feu commun. Ce feu nous servira à cuisiner bien sûr. Mais pas seulement. Ce sera un feu protecteur, rassembleur, dont nous serons tous les co-auteurs. La complicité surgira comme par magie, et nous deviendrons amis.
Voilà, vous savez maintenant pourquoi Yvette cherchait son feu. Elle l’a retrouvé, ne vous inquiétez pas. J’avais un peu trop vite déplacée sa bûche dans l’âtre, alors qu’elle n’avait pas fini de discuter. Mea culpa…
Si vous aussi, vous avez envie de d’apprendre à parler avec le feu en cuisinant sur un feu de camp, rejoignez-moi pour un prochain événement. Le feu et moi, on vous attend.