“Se cacher est un plaisir, mais ne pas être trouvé est une catastrophe.”
D.W. Winnicot
« Arrêtez de vous cacher ! » Voici le conseil que j’ai lu un peu partout ces derniers temps, donné par des stars d’Instagram à leurs milliers d’abonnés.
Se sentir observé
« Racontez votre histoire, montrez votre visage, faites entendre le son de votre voix ! ». C’est vrai bien sûr. Pour se faire connaître, rien de mieux qu’une histoire authentique.
La vraie question est : pourquoi est-ce si difficile ? Parce que nous ne nous trouvons pas beaux ? Parce que ce que nous faisons nous paraît normal, pas vraiment digne d’intérêt ? Parce que nous craignons l’opinion des autres ? la critique facile ? En partie oui.
Mais il y a souvent une raison bien plus profonde à la peur de se montrer. C’est la mienne, et celle de beaucoup d’autres dont je lis souvent l’histoire.
” Ne fais pas de vagues”
La peur de se montrer est souvent liée à un moment de notre vie ou nous nous sommes sentis illégitimes, clandestins dans notre propre existence. Au propre comme au figuré.
Lorsque je suis arrivée en Suisse avec ma famille, nous n’avions pas un statut très confortable. Nous avons passé de nombreuses années « en transit », en attente d’une décision quant à notre autorisation de nous installer définitivement qui n’est arrivée que…10 ans après.
Pendant tout ce temps, mes parents nous répétaient souvent : « n’oubliez jamais que personne ne vous a invité ici. Faites de votre mieux, et surtout, pas de vagues ! Restez à votre place ». Lorsque le transit s’est enfin transformé en séjour définitif, j’étais une jeune adulte. Parfaitement intégrée, adaptée et attentive à ne pas faire de vagues.
Choisir la lumière
Ces paroles font partie d’un passé avec lequel j’ai fait la paix depuis longtemps. J’éprouve pourtant toujours beaucoup de difficulté à me montrer en pleine lumière. Rester caché dans une ombre protectrice n’est pas simplement pratique. C’est une seconde nature, une seconde peau qui vous protège. La quitter, une déchirure.
La clandestinité a un prix. Plus le temps passe, plus il s’avère élevé. La peur de se montrer empêche de profiter du soleil, de la lumière, de la joie de profiter des dons que la vie nous a offerts, des occasions qu’elle place sur notre chemin. Elle oblige à vivre une histoire sans son ni lumière.
En créant les expériences de cuisine en nature, je savais que le jour viendra où je serai prête à vous parler de moi.
Je voulais aussi vous offrir un espace ou nous pourrions tous être nous. Tels que nous sommes, ce jour-là. Avec nos failles, mais aussi notre joie. Pour nous offrir la possibilité de vivre notre vulnérabilité, mais aussi notre force.
Avec une dose de bienveillance, bien sûr, l’aide du feu et du monde végétal, qui m’accompagnent depuis longtemps.
Voici un bout de mon histoire. Si elle résonne en vous, faites-moi signe. Si vous avez envie que je vous raconte la suite, aussi. Et si vous avez envie de découvrir l’expérience d’allumer votre feu intérieur, le feu, la forêt et moi, nous vous attendons !
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